![]() "The Panama Papers", un documentaire sur le célèbre scandale d'évasion fiscale. Compagnies pétrolières. Comptes offshores. Paradis fiscaux. A travers les années nous sommes pour la plupart devenus familiers, au moins en théorie, avec les moyens de base auxquels ont recours les riches individus et sociétés pour échapper à la taxation en rendant leurs activités lucratives opaques. Mais en regardant le documentaire exaltant de Alex Winter, qui traite des révélations du plus grand scandale d’évasion fiscale de l’Histoire, les “Panama Papers”, on se rend bien compte de ce qu’il se passe réellement dans toutes ces affaires louches d’argent caché dans tous ces paradis fiscaux. Ces montages fiscaux ont commencé en prenant l’exemple de ce que faisaient les criminels, comme les barons de la drogue qui ont toujours eu besoin de cacher et entreposer leur montagne d’argent. Ils ont en quelques sortes posé la première pierre dans ce que l’on appelle aujourd’hui les paradis fiscaux. Avec le temps, d’autres, qui étaient amplement moins criminels, ont marché dans leurs pas. Ceux là sont entre autres, des hommes d’Etat du monde entier et des gens très riches. Le film nous frappe avec des statistiques, comme le fait qu’en 2015 dans le monde les un pour cent les plus riches de la population ont plus d’argent le l’ensemble des 99 autres pour cent. Cela semble injuste. Une enquête Le reportage commence avec Bastian Obermayer, un journaliste d’investigation du journal munichois Seuddeutsche Zeitung, qui explique comment il a été contacté par un lanceur d’alerte du net. Ce “whistleblower” dit n’être en lien avec aucun gouvernement ou agence de renseignements. Il se fait appelé Monsieur X, et cherchait à confier des archives de données contenant 11,5 millions de fichiers du cabinet d’avocat fiscaliste panaméen Mossack Fonseca. La société avait pour clients des dizaines de personnalités du monde entier, dont des chefs d’Etats et autres figures importantes. Parmi eux, le président syrien Bachar al-Assad, Vladimir Poutine, le premier ministre britannique, et aussi Donald Trump. A propos du dossier Trump, l’entreprise panaméenne était en charge du Trump Ocean Club, un hôtel dans ce pays d’Amérique centrale utilisé pour placer de l’argent offshore. A un certain niveau, rien de bien surprenant. Mais pour les américains qui essayent encore de s’habituer à ce que représente sa présidence, la tendance le perçoit comme un personnage faisant preuve d’un sans-honte sans précédent. Le film montre comment la montée de Trump fait partie de quelque chose de bien plus large, comment cela a pu être anticipé . “The Panama Papers” traite de l’essor d’une nouvelle classe composée de leaders mondiaux pour qui le pillage de leurs propres pays en plus d’une corruption plus généralisée devient un nouveau système presque banal. Le réalisateur, déjà à l’origine de plusieurs reportages sur les liens entre morale et technologies, ne permet pas à son dernier film de s’égarer dans le genre des détails financiers techniques. Il se concentre plutôt sur une problématique bien journalistique qui est de déterminer comment couvrir et révéler au public ce genre d’informations. Plus de 300 journalistes du Consortium International du Journalisme d’Investigation se sont associés pour enquêter sur ces documents. L’idée était que le nombre fait la force. Le film nous éclaire sur une nouvelle forme de journalisme, qui implique des associations, et non pas des investigations en solitaire. Début avril 2016, leurs trouvailles et leurs analyses furent publiées dans les journaux, révélant ainsi l’affaire au grand public. Sont exposés dans ce reportage de riches moments de drames, comme par exemple celui où David Cameron passe plusieurs jours reclu à chercher une manière de s’expliquer sur ses comptes offshore. Vient ensuite la tragédie d’une journaliste d’investigation et blogueuse maltaise assassinée en octobre 2017 pour son article critiquant son gouvernement, après avoir reçu des menaces de mort. Ce crime suggère qu’en cette nouvelle ère du journalisme, les menaces et attaques à l’encontre des journalistes ne serait qu’en train d‘augmenter.
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